Après une participation remarquée à la 17e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), la chanteuse guinéenne de dancehall Queen Rima poursuit son séjour à Abidjan. Invitée récemment sur le plateau de l’émission PPLK, diffusée sur La 3, l’artiste s’est exprimée sur une thématique sensible : le dancehall implique-t-il forcément de la vulgarité ou le fait d’être sexy ?
Face à cette question, Queen Rima a affirmé sa position avec assurance : « Pour moi, non, ce n’est pas obligatoire. On ne peut pas continuer à faire exactement comme les Jamaïcains. Peut-être que, pour moi, c’était juste une porte d’entrée au début, pour attirer l’attention. Je me montre sexy, mais jamais vulgaire. Il y a des limites, et je sais à quel moment porter quoi. »
Elle a ensuite poursuivi : « Ce n’est pas parce que je fais du dancehall que je dois m’habiller de façon exagérée. La musique, c’est dans ma bouche, dans ce que je dis. Aujourd’hui, les jeunes sont trop dans le mouvement. Si tu passes quelque chose de profond à la télé ou que tu écris un long texte, ils n’ont pas le temps. Par contre, ils écoutent la musique. C’est donc par ce biais que nous devons faire passer des messages. Quelle que soit ma manière de faire, dans ma musique, je transmets toujours un message clair. »
Par cette intervention, Queen Rima se démarque de certains clichés associés au dancehall, notamment ceux qui l’associent systématiquement à des tenues provocantes ou à une certaine forme de provocation. Elle défend une approche plus réfléchie et éducative du genre, dans laquelle la sensualité n’exclut pas la décence, et où la musique devient un canal pour éveiller les consciences.
Cet échange met en lumière deux visions divergentes d’un même genre musical. Originaire de la Jamaïque, le dancehall s’est largement diffusé sur le continent africain. Pour certains artistes, il est synonyme de liberté d’expression sans filtre et de divertissement pur. Pour d’autres, comme Queen Rima, il représente aussi un outil puissant de transmission de messages, capable d’influencer positivement la jeunesse.
Mohamed Cinq Sylla