Incroyable mais vrai : la Ville de Paris a décidé de soutenir activement les artistes évoluant dans le milieu hip-hop. Une annonce qui intervient six mois après la fin des Jeux Olympiques de Paris 2024, où la discipline du breaking a fait son entrée historique.
Selon le journal Le Figaro, en plus du fonds général de soutien à la création et à la diversité artistique, la municipalité a annoncé le déblocage d’un montant spécifique de 100 000 euros destiné à accompagner les artistes et les structures œuvrant dans le hip-hop. Ce soutien vise à pallier les difficultés qu’ils rencontrent pour financer leurs projets artistiques, qu’il s’agisse de musique, de danse ou d’arts visuels.
« Constatant que les dispositifs d’aide existants sont encore trop peu sollicités par les artistes et les structures organisatrices d’événements hip-hop, la Ville de Paris va plus loin en créant une aide qui leur est spécifiquement dédiée », précise Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la Culture, dans un communiqué officiel.
Ces fonds seront attribués après une sélection de projets réalisée sous l’égide de La Place, centre culturel parisien inauguré en 2016 et entièrement consacré au hip-hop. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au début du mois de mai, avec un plafond fixé à 10 000 euros par projet.
« L’idée, c’est vraiment de répondre aux difficultés historiques que rencontrent les professionnels et artistes hip-hop, au sens large, pour accéder aux financements publics ou privés », explique Julien Cholewa, directeur de La Place, qui organise actuellement la cinquième édition de la L2P Convention, un cycle de rencontres et de conférences autour du hip-hop.
Cette aide spécifique vient compléter les dispositifs existants de soutien aux artistes dans les domaines du spectacle vivant, de la musique et des arts visuels, portés par un fonds global d’un million d’euros.
Julien Cholewa souligne par ailleurs que si les grandes figures du rap français rencontrent un succès commercial retentissant, « ce succès masque les difficultés chroniques rencontrées par une grande partie des artistes hip-hop », notamment ceux issus de courants ou de styles moins médiatisés. « Il y a une carence sur des décennies par rapport à d’autres milieux artistiques », insiste-t-il, rappelant l’importance de maintenir une diversité artistique.
Enfin, une Maison des cultures urbaines est également en projet à Paris. Rachida Dati, ministre de la Culture, a confirmé en janvier dernier la création de ce lieu dédié, qui sera installé à La Villette dans les prochaines semaines.
Mohamed Cinq Sylla