Nash et le hip-hop au féminin : Une interview captivante sur la zone street art du MASA et autres !

Lors de la 13e édition du Marché Des Arts et du Spectacle Africain d’Abidjan (MASA), Nash s’est distinguée en tant que l’une des rares femmes impliquées dans la Zone street art. Dans une interview accordée à Culturbaine, la go krakra du hip-hop féminin ivoirien partage son implication dans la Zone Street Art, la sous-représentation des femmes dans le milieu du hip-hop, son regard sur le rap féminin africain et tant d’autres.

Culturbaine : Vous êtes l’une des rares femmes impliquées dans la zone street art cette année. Dites-nous comment ça se passe ?

Nash : Je suis longtemps superviseure générale, on va dire, disons régisseuse générale. Mais cette année, on a un régisseur que le MASA nous a affrété. Je fais partie des initiateurs de ce projet, au début c’était MASA hip-hop que j’ai essayé d’implanter au sein du MASA, ce qui n’était pas facile, et après c’est devenu Zone Street avec Awadi, Dj Toko, qui se sont battus et qui avaient cette vision, le Koro Kajeem, Noon Shake, donc toute l’équipe s’est mise ensemble pour que l’on ait cette scène, la zone street, des cultures urbaines au sein du MASA. Et vous voyez, c’est un travail d’équipe.

Culturbaine : Quelle appréciation faites-vous de la sous-représentation des femmes par rapport aux hommes ?

Nash : En fait, déjà, comme je dis, c’est un projet que moi j’avais déjà. Je suis plus généralement dans le hip-hop et avec toutes ces personnes, je pense que ça va venir déjà, le fait que je sois la première go dans le mouvement, à partir du moment où d’autres vont intégrer. Pour imposer un mouvement ce n’est pas facile. Il faut vraiment beaucoup de courage, moi je suis têtue. Donc grâce à Dieu j’ai la chance d’avoir des vieux pères comme Kajeem, comme Awadi, des frères comme Dj Toko, comme Noon Shak autour de moi qui comprennent la chose, qui sont là pour m’épauler. Donc voilà, ça me donne la force de continuer. Et puis au travers de moi on va contacter d’autres gos, mousso qui sont là qui ont envie d’intégrer. Elles ont juste besoin qu’on les booste quoi.

Culturbaine : Vous avez récemment dévoilé votre album Ambiance Nouchi. Comment se porte-t-il ?

Nash : Oui, en tout cas, ça va surtout. Quand on a les retours de la plateforme qu’on a mise, qui nous envoie chaque semaine les statistiques, ça avance pas mal. Comme je le dis moi, je suis quelqu’un je fais et puis je regarde ailleurs, je ne me concentre pas dessus, je fais mon bilan en fin d’année. Mais déjà il y a de bons retours, par la grâce de Dieu. Là là on est en promo. On a juste arrêté un peu la promo pour le MASA pour promouvoir la zone street. Voilà, ça se passe bien. Et on a des tournées prévues, concerts éclatés, tout ça, pas mal de choses en tout cas.

Culturbaine : Quel regard portez-vous sur le rap féminin africain en général et celui ivoirien en particulier ?

Nash : Le rap africain évolue bien. Il y a beaucoup de gos maintenant qui s’intéressent à la chose, qui se sont levées, il y a beaucoup de talent, notamment notre sœur Ktgorique du côté de la Suisse qui gagne de grosses scènes de festival, tu as le Sénégal, tu as beaucoup de gos, je les connais pas toutes, mais grâce à Ktgorique j’ai pu entendre parler de pas mal de gos. En Côte d’Ivoire il y en a assez. Il y a la petite Oprah, il y a Dre-A, tu as Mala, tu as Mosty, elles sont nombreuses les petites qui cartonnent en ce moment, qui se battent bien, qui se font une place. En tout cas le rap aujourd’hui, le hip-hop féminin a de la graine quoi.

Culturbaine : Une tournée en vue ?

Nash : Bien sûr, il y a une tournée qui est prévue dans les communes d’Abidjan, à l’intérieur du pays en Province et puis il y a aussi dans la sous-région et en Europe voilà. Mon concert est prévu au Palais de la culture ici le 16 novembre 2024. Et puis certainement il y a mon festival qui va reprendre la 10e édition bientôt. Beaucoup de projets.

Interview réalisée par Mohamed Cinq Sylla depuis Abidjan.