Le reggaeman guinéen Takana Zion était l’invité de l’émission Ici en Guinée, diffusée chez nos confrères d’Espace TV. Dans ce numéro, il était question de parler de l’industrie musicale guinéenne dans sa forme actuelle, plus précisément les freins pour son évolution.
Toujours fidèle à ses principes, l’auteur des albums Black Mafia n’a pas manqué de pointer du doigt ses tares. Selon lui, la musique guinéenne dans sa configuration actuelle, ne peut pas aller loin pour l’unique raison, que nous sommes en manque criard de moyens financiers pour défier les autres pays.
« C’est pourquoi la musique guinéenne est en train de boiter. Il y a du talent mais ça ne bouge pas. Les gens ne comprennent pas pourquoi ça ne bouge pas. Mais parce qu’on investit peu. La configuration dans laquelle les autres artistes guinéens chantent ils vont chanter comme ça pendant 15 ans, 20 ans encore la musique guinéenne n’ira nulle part. Tu sais pourquoi parce que tu ne peux pas venir en compétition sur le marché international ou le marché régional ou sous-régional ou africain avec un clip qui a été fait à 5 millions, 6 millions très rapidement … même si les jeunes techniciens, réalisateurs sont intelligents ici, ils ont des astuces ça ne peut pas compétir avec les gens qui viennent ils mettent 50.000 $ pour la réalisation ’’un seul clip que le Nigéria ils font. Donc pour que la Guinée soit à ce stade, il faut mettre le paquet comme les nigérians le font. Tu enregistres un son, tu mets 5,10, 15.000 $, 20.000 dollars sur un son, tu le fais mixer par un grand ingénieur et ensuite tu prends tes 30 à 40.000 $, tu investis dans ton clip. Quand tu as fait ça, tu amènes ton son sur les réseaux et ça va tourner partout et toute l’Afrique va kiffer ce que tu es en train de faire » a-t-il expliqué.
Mohamed Cinq Sylla