La 7ᵉ édition du Festival Lassiry Hip-Hop a officiellement démarré ce 27 octobre, au Centre culturel franco-guinéen (CCFG), pour s’étendre jusqu’au 1ᵉʳ novembre.
Un lancement haut en couleurs pour ce rendez-vous devenu incontournable dans le paysage des cultures urbaines guinéennes et africaines.
Le CCFG a vibré ce lundi au rythme du hip-hop, avec en ouverture une prestation énergique de l’Association des jeunes rollers de Guinée, suivie de la projection du film “Parkour” de l’artiste sportif Anthony Denis. Un panel d’échanges entre invités a ensuite permis d’ouvrir les débats autour du thème de cette édition : “Technologie, innovation et créativité.”
Présidée par Néné Satourou Diawara, conseillère chargée de la culture et de l’artisanat, représentante du ministre de la Culture et de l’Artisanat, la cérémonie d’ouverture a été marquée par un discours fort sur la place du hip-hop dans la société guinéenne : « La culture urbaine n’est pas une culture marginale. Elle est un moteur puissant d’inclusion, de cohésion sociale et d’expression citoyenne. Le hip-hop, la danse, le graffiti et les autres disciplines sont aussi des formes d’art qui traduisent les espoirs, les luttes et les rêves de notre jeunesse. C’est pourquoi le ministère de la Culture et de l’Artisanat soutient et continuera à soutenir toutes les initiatives qui, comme le festival Lassiry Hip-Hop, donnent la parole aux jeunes, promeuvent leur créativité et contribuent à bâtir une société plus juste, plus ouverte et plus dynamique. »
Pour M’Baye Aïssatou Fall, administrateur général de Guinée Challenge et commissaire général du festival, cette édition veut placer la technologie au cœur de la création artistique :
« Pour cette 7ᵉ édition, on veut allier la culture à la technologie, l’innovation et la créativité. On veut pousser ces artistes hip-hoppeurs et acteurs des arts de rue à utiliser cet outil à qui on ne peut pas s’en passer. (…) Allez chercher, essayez de faire avancer votre art à travers le digital, à travers l’IA. Ne restez pas en marge, si vous ne le faites pas, elle va vous obliger. »

Au-delà des concerts et spectacles, Lassiry Hip-Hop, c’est aussi un espace de formation. Plusieurs jeunes bénéficient cette année d’ateliers sur les métiers du son, de la lumière, du Deejaying, de la distribution digitale et autres. Une partie pratique leur permettra de mettre en œuvre les compétences acquises.
Parmi les invités de marque, Marc Ambrogiani, fondateur du festival La Nuit du Métis en France et directeur artistique, a tenu à partager son engagement de longue date avec la Guinée : « Il s’avère qu’après 32 ans de militantisme culturel, je prends ma retraite. À cette occasion, je n’ai pas envie de m’arrêter complètement, donc j’ai décidé de donner du temps pour aider des jeunes opérateurs culturels ici en Guinée à développer leurs projets. »

Cette 7ᵉ édition promet d’être riche. Des spectacles en plein air sont annoncés au terrain de Kakimbo, avec plusieurs têtes d’affiche du rap guinéen et des invités venus du Sénégal, du Burkina Faso, du Cameroun, de France, de Martinique et de Guadeloupe.
Une rencontre internationale qui place Conakry comme un véritable carrefour des cultures urbaines africaines.
Mohamed Cinq Sylla