P-One Kamano : l’ex-voix de Suspect Colonie cloué par la maladie, il implore du soutien

À Gueckédou, loin des scènes et de l’effervescence de Conakry, l’artiste guinéen P-One Kamano vit l’une des périodes les plus sombres de sa vie. Depuis trois ans, le rappeur est atteint d’une affection qui l’a progressivement privé de ses mouvements. Fatigué de lutter dans le silence, il a choisi d’alerter l’opinion publique.

Dans un message transmis au site Tabouleinfos.com, l’ancien membre de Suspect Colonie raconte son calvaire avec des mots simples mais bouleversants :

« Actuellement, je suis malade et paralysé. Je viens auprès de vous pour le soutien, pour que le peuple de Guinée et les personnes de bonne volonté puissent m’aider. J’ai tellement besoin de soutien pour me traiter », confie-t-il avec peine.

Malgré plusieurs hospitalisations, ses espoirs de guérison ont été déçus. Faute de résultats, il s’est résigné à suivre des traitements traditionnels dans son village natal. « Cette maladie m’a frappé il y a trois ans. J’avais commencé les traitements à l’hôpital, mais ça n’allait pas. C’est ainsi que les gens m’ont suggéré de voir du côté de la médecine traditionnelle (indigénat). C’est pour cela que je suis venu au village à Gueckedou », explique-t-il.

L’artiste affirme avoir déjà alerté les autorités culturelles, notamment le ministre Moussa Moïse Sylla, sans savoir si sa demande trouvera une réponse. « Je ne sais pas ce qu’il a décidé. Je suis en traitement traditionnel pour le moment », dit-il dans un mélange de foi et de résignation.

Connu pour ses débuts en 1998 avec le collectif Suspect Colonie, P-One Kamano s’était ensuite lancé en solo. En 2016, il présentait son album “Yémei” sur la scène du Palais du Peuple, un projet qui marquait un tournant dans sa carrière. Mais depuis trois ans, la maladie l’a contraint à disparaître du devant de la scène.

Aujourd’hui, celui qui faisait vibrer les foules en appelle à la solidarité nationale. Un cri du cœur qui met en lumière la précarité à laquelle de nombreux artistes guinéens font face une fois éloignés des projecteurs.

Mohamed Cinq Sylla