Depuis quelques années, le milieu rap en Guinée souffre d’un vide évident côté production. Les rares investisseurs préfèrent laisser les artistes se débrouiller seuls, histoire d’éviter les tensions et les engagements compliqués.
Mc Freshh, alias Sogué Khonè, n’a pas oublié les promesses non tenues. À l’époque où il enchaînait les coups de force dans le game, adoubé par la légende Bantou Youssoupha, plusieurs producteurs lui avaient juré monts et merveilles. Résultat ? Rien, si ce n’est un paquet de désillusions.
Après un retour remarqué il y a quelques semaines, Bandjan Kourouma de son vrai nom, a vidé son sac sur Facebook. Dans un long post, il balance : «Depuis 2019 Beaucoup de producteurs ont promis de me signer et changer ma vie, mais ils ne m’ont jamais rien proposé. Et ce sont les mêmes producteurs qui racontent partout que je ne suis pas concentré et que c’est difficile de m’aider.
Ils m’ont vendu beaucoup de rêves… ils ont mélangé mes plans. »
Mais le pire reste ce passage hallucinant : « Un jour, un producteur m’a proposé un contrat où il était écrit : “On partage l’argent que les invités vont mettre dans l’enveloppe le jour de ta dédicace.” KABAKO 😔 »
Pour Mc Freshh, ce système ne tient pas debout : « Être indépendant, c’est usant. Même les plus gros artistes mondiaux sont signés dans des labels. Ici, il faut de vrais producteurs. »
Un coup de gueule qui relance le débat sur l’accompagnement des talents urbains en Guinée, et sur la vision que certains acteurs ont de la production musicale.
Mohamed Cinq Sylla