C’est une étiquette qui lui colle souvent à la peau : Faada Freddy, rappeur et chanteur sénégalais, membre du groupe Daara J, étonne plus d’un par son choix artistique. Musulman pratiquant, l’artiste a pourtant fait du gospel l’un des piliers de son expression musicale.
Invité dans l’émission Aux sons du Lub’ animée par Talima C, l’artiste originaire de Dakar a tenu à clarifier les choses :
« Le gospel, c’est la source de toute la musique actuelle. »
Un point de vue assumé, presque une profession de foi artistique. Pour Faada, se plonger dans le gospel, c’est remonter aux racines profondes de la soul, comprendre ses codes, ses vibrations, son histoire.
«Apprendre le gospel, c’est pouvoir déchiffrer la soul-musique et son évolution. Beaucoup me demandent « mais comment ça se fait qu’un musulman chante du gospel ? » Il y a l’aspect non seulement de la spiritualité, mais il y a surtout aussi le fait que le gospel est très riche en accords».
L’artiste évoque notamment la complexité harmonique de ce genre musical, souvent sous-estimée : «Quand on rencontre des artistes comme Kobe Henry, on se rend compte de la dimension des progressions d’accords qui sont dans le gospel. Et ça, ça me parle».
En mêlant sa foi, son vécu et ses influences musicales, Faada Freddy brouille les lignes, fait tomber les clichés et poursuit, à sa manière, une quête d’élévation artistique sans se soucier des cases dans lesquelles on essaie de l’enfermer.
Mohamed Cinq Sylla