Autrefois porte-étendard de la musique urbaine guinéenne, le duo Marcus et King Salamon, formant le groupe Banlieuz’art, a longtemps émerveillé le public par ses mélodies puissantes et fédératrices. Mais aujourd’hui, ce duo mythique semble s’être éteint. Chacun évolue désormais de son côté, traçant son propre chemin artistique.
Il est devenu courant d’entendre parler de Marcus à l’ouest, pendant que King Salamon se produit à l’est. Les deux artistes ne partagent plus la scène, et les organisateurs n’en invitent généralement qu’un seul à la fois. Le silence autour de cette séparation, pourtant visible de tous, reste pesant.
Doit-on conclure que, parce que cela se passe en Guinée souvent qualifiée de « cimetière des talents » le groupe Banlieuz’art est condamné à disparaître ? L’argent, considéré comme le nerf de la guerre, semble être à l’origine de cette discorde. Si l’un des deux n’a jamais exprimé publiquement ses frustrations, l’autre, en revanche, les a évoquées récemment dans la presse.
D’un côté, King Salamon a pris part à la marche de la paix à Mamou, où il a affiché son soutien au CNRD à travers une performance musicale. De l’autre, Marcus s’est engagé aux côtés de l’actuel ministre de la Culture, Moussa Moïse Sylla, dans la campagne de sensibilisation au recensement à Benna Moussayah (Forécariah), où il a également enflammé la scène.
Est-ce donc dans cette division qu’ils souhaitent s’installer durablement, alors que le public guinéen attend impatiemment leur retour en duo, notamment avec l’album Koun Faya Koun Phénix, toujours inédit ? La fin de cette ère Banlieuz’art a un goût amer pour leurs fans.
Il est grand temps que Marcus et King Salamon prennent du recul, réfléchissent et trouvent une solution à ce différend qui dure depuis trop longtemps. Car si rien n’est fait, on parlera bientôt d’eux au passé, comme tant d’autres talents guinéens brillants, mais éphémères.
Par Mohamed Cinq Sylla