Torodo et Ramena : Les pionnières du graffiti féminin au Sénégal engagées contre les VBG

Aïcha Thiam (alias Torodo) et Ndèye Marème Fall (alias Ramena) forment le premier duo féminin de graffeuses au Sénégal. Leur engagement va bien au-delà de l’art : elles utilisent leur talent pour sensibiliser sur des sujets sociétaux cruciaux. À l’occasion des 16 jours d’activisme contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) l’année dernière, elles ont réalisé en temps réel une fresque lors d’un forum organisé par le Groupe de la Banque mondiale.

Torodo a ouvert la séance en expliquant leur démarche :  « Notre rôle premier est de faire des sensibilisations contre les violences basées sur le genre. Ça me fait énormément plaisir de voir que il y a des personnes qui se battent pour ça.»

Lors de leur prestation, elles ont réalisé une œuvre représentant l’égalité de genre. Ramena a décrit l’une des parties de la fresque : « Comme le thème l’indique, ici nous avons représenté le symbole de la femme. »

Torodo a ensuite ajouté : «Là vous voyez que c’est le symbole de l’homme. Et on a mis les deux balances pour représenter l’égalité».

Keiko Miwa, directrice de la Banque mondiale au Sénégal, a rappelé l’enjeu de cette lutte : « La violence basée sur le genre à un impact profond sur la vie des femmes. Elle constitue un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de développement ».

Safietou Diop, présidente du réseau Siggil Jigeen, et Olivier Buyoya, directeur régional de la Société Financière Internationale (IFC), ont également partagé leurs réflexions. Safietou Diop a déclaré : « Tant que nous ne revenons pas à notre humanité, nous ne pouvons aucunement avoir un développement et surtout en Afrique »

Quant à Olivier Buyoya, il a insisté sur la responsabilité des hommes dans cette lutte : « malheureusement nous sommes les auteurs des violences contre les femmes , nous les hommes. Donc il faut qu’on sensibilise. Il faut qu’on sensibilise nos frères, nos fils , nos cousins et nos parents.»

Torodo et Ramena incarnent le rôle que l’art peut jouer dans la lutte pour l’égalité et contre les violences. Leur initiative souligne l’importance de mobiliser toutes les sphères de la société pour un changement durable.

Mohamed Cinq Sylla