Salon de la musique guinéenne – Monétisation via le digital : Soul Bang’s et Vincent Lagoeyte partagent leurs secrets
Le Salon de la musique guinéenne se poursuit avec succès au Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG). Lors de la deuxième journée, une thématique captivante a été abordée : « Développer son audience et optimiser sa monétisation via le digital », animée par Vincent Lagoeyte et le chanteur emblématique de RnB, Soul Bang’s.
Invité à partager son expérience, Soul Bang’s a exposé les piliers de son succès. Lorsque le modérateur lui a demandé comment il parvenait à créer un univers autour de sa musique, l’artiste a répondu :
« Il faut être organisé. Aujourd’hui, avec l’arrivée du numérique, une transition automatique s’est opérée. En travaillant sérieusement, on peut générer des revenus grâce au digital, notamment via des plateformes comme YouTube. Par exemple, au Sénégal, il est possible de monétiser directement. En Guinée, ce n’est pas encore le cas. Dès le début de sa carrière, un artiste doit avoir une organisation rigoureuse. L’objectif final est de créer un écosystème pour produire et rentabiliser sa musique. À une époque où les concerts étaient rares, il était difficile de vivre de cet art. Maintenant, avec le digital, tout est centralisé : un public fidèle dans des zones monétisées peut consommer nos contenus sur YouTube ou d’autres plateformes de streaming, ce qui génère des revenus. »
De son côté, Vincent Lagoeyte a mis l’accent sur l’impact de TikTok dans la promotion musicale. Il a expliqué :
« Parfois, nous concevons des morceaux spécifiquement pour TikTok, avec des durées pensées pour captiver l’attention, souvent autour d’une minute trente. Nous lançons ces chansons exclusivement sur cette plateforme pour tester leur potentiel auprès des internautes. Lorsque ces morceaux génèrent des centaines de milliers de vidéos TikTok, le clip officiel bénéficie ensuite d’un large public dès sa sortie. »
Lagoeyte a également insisté sur l’importance de cette stratégie pour limiter les risques financiers : « Investir 1 ou 2 millions de francs CFA dans un clip sans certitude de succès est une prise de risque énorme. Le digital permet de réduire ces incertitudes en testant l’attention et l’intérêt du public en amont. »
Cette deuxième journée s’est conclue sur une note de satisfaction, marquée par des échanges fructueux entre les panélistes et le public. Le Salon de la musique guinéenne continue de jouer un rôle clé dans l’évolution et la professionnalisation des acteurs du secteur musical en Guinée.
Mohamed Cinq Sylla