Entre Influences Canadiennes et Racines Guinéennes, On en Parle Avec La Bgirl Rabi !

Rabiatou Bah, plus connue sous le nom de Rabi, est une Bgirl professionnelle d’origine guinéenne, établie au Canada. Passionnée de breakdance, elle marie sa carrière de danseuse avec une maîtrise en aménagement urbain. Actuellement en visite familiale à Conakry, elle en profite pour rencontrer les danseurs locaux à travers l’association hip-hop Faré. Dans une interview accordée au média urbain www.culturbaine.com, Rabi a abordé divers sujets, notamment ses influences, ses projets pour la Guinée et bien plus encore. Bonne lecture !

Culturbaine.com : Depuis combien de temps pratiques-tu le breakdance ?

Bgirl Rabi : J’ai commencé à danser en 2011.j’ai été exposée à plusieurs styles de rue comme le Popping, le House, le Krump et le hip-hop. Donc, je maîtrise plusieurs styles, mais je me suis vraiment focalisée sur le break.

Culturbaine.com : Quelles sont tes influences dans le monde du breakdance ?

Bgirl Rabi : Mes influences viennent de différents styles. Chaque ville a vraiment son propre style. J’ai été influencée par les danseurs à Toronto, là où j’ai grandi. J’ai été entraînée par plusieurs danseurs comme B-Boys : Mariano “Glizzi”, Jon “Drops”, B-Girls : JuLo, Mary, et Soupy. J’ai participé à un programme pour B-Girls appelé Toronto B-Girl Movement. Je fais partie d’un crew appelé Rebels De La Soul. C’est important pour moi de rencontrer des danseurs guinéens pour pouvoir connaître et apprendre le style d’ici.

Culturbaine.com : Quelle différence faites-vous entre la pratique du Breaking au Canada et celle en Guinée ?

Bgirl Rabi : La différence, je dirais, c’est qu’il y a vraiment un bon sens de communauté en Guinée et au Ghana. Parce que la vie ici est différente de la vie au Canada, par exemple. Il n’y a pas toujours les mêmes infrastructures, les mêmes accès. Donc, je trouve qu’ici on essaie vraiment d’utiliser ce qu’on a pour faire avancer nos intérêts. Je trouve qu’il n’y a pas de grande différence. Il n’y a pas un accès direct, mais les gens trouvent toujours une façon de se rencontrer et de faire avancer leur art.

Culturbaine.com : Est-ce que tu as participé à des compétitions ou à des événements au Canada ou ailleurs ? Si oui, lesquels ?

Bgirl Rabi : Récemment, j’ai participé à l’Afrobreak Championship qui s’est déroulé à Accra en novembre 2023. Donc, je fais partie des 8 bgirls qui ont représenté l’Afrique. L’année dernière, en janvier, j’ai participé à l’ABN Afro Breaking National.

Culturbaine.com : Quels sont tes projets pour la Guinée ?

Bgirl Rabi : Cette fois-ci, je suis vraiment venue pour deux semaines, dans le cadre familial. Mais je me suis dit qu’il faut que je fasse un effort pour rencontrer les bboys, les bgirls d’ici, pour au moins établir une relation. Comme ça, si j’ai un projet de revenir, il y aura au moins une base. Là, je peux contribuer à quelque chose, aider à renforcer ce qui est déjà en train d’être fait.

Culturbaine.com : Cette année, le Breaking est inscrit comme discipline aux J.O. Un mot là-dessus ?

Bgirl Rabi : Je trouve ça intéressant, je trouve que les JO s’ouvrent plus aux différents styles artistiques mais aussi au côté vraiment physique. Parce que, comme vous l’avez peut-être vu, il y a des gens qui font des trucs dingues ici, qui sont très comparables à ce qu’on voit dans les gymnases. Je trouve que c’est intéressant. Mais ça aide aussi les danseurs à avancer au niveau professionnel et à vraiment se faire reconnaître en tant que professionnels. Donc, j’apprécie ce côté, mais on verra ce que ça donnera.

Interview réalisée par Mohamed Cinq Sylla