3e Édition du festival des slameurs de l’ombre : 4 questions à Bademba Barry !

Du 21 au 24 mai prochain, Conakry va abriter l’un des gros festivals du slam et de la poésie africaine qui est en sa 3e édition, dénommé Le Festival Des Slameurs de L’ombre. Dans une interview accordée à nos confrères du média d’informations Generations224.info, l’initiateur dudit festival, Bademba Barry, « Bad« , est revenu sur les dessous de cette grandiose événement qui se pointe à l’horizon.

Dans quelques jours, Conakry sera emportée par la magie des mots avec la 3ème édition du Festival des Slameurs de l’ombre. Dites-nous où en sont les préparatifs.

Bad : Effectivement, dans quelques jours, nous aurons droit à la 3ème édition du Festival des Slameurs de l’ombre. Cette année, la thématique est la suivante : « Choisir d’être un bon citoyen est le premier acte de citoyenneté à poser ». Le festival, qui se fait habituellement sur 3 jours, s’étalera cette fois-ci sur 5 jours. Malgré la contrainte habituelle du manque de sponsors, nous y sommes presque et nous le ferons avec la manière insha Allah.

Le thème de cette année aborde la citoyenneté. Voulez-vous rappeler aux slameurs leur position d’artistes engagés ou est-ce un appel à l’éveil des consciences ?

Bad : Tout d’abord, rappeler aux slameurs leur position d’artistes engagés, mais aussi le rappeler à tous les autres artistes. C’est aussi un appel et un éveil des consciences pour les populations. Nous essayons de dire que quelles que soient les infrastructures, les campagnes de sensibilisation ou quoi que ce soit, nous ne serons pas de bons citoyens si nous ne conditionnons pas au préalable nos esprits à l’être. Tout va de l’acceptation de chacun d’entre nous. C’est psychologique… Si ce travail de synchronisation interne n’est pas fait de façon personnelle et individuelle, nous ne pourrons jamais remédier aux problèmes de civisme et de citoyenneté dans ce pays. Voilà le message que nous voulons faire passer cette année. D’ailleurs, une conférence sur cette thématique sera tenue le jour de la grande cérémonie d’ouverture du festival, par M. Khalifa Gassama Diaby, ex-ministre des droits de l’Homme et des libertés publiques.

Le line-up n’a pas encore été dévoilé. Allons-nous assister à l’arrivée de slameurs venus d’autres pays ? Si oui, lesquels ?

Bad : Déjà, il faut retenir que malgré toutes les difficultés financières et le manque de sponsors, la troisième édition du Festival des Slameurs de l’ombre a tenu sa promesse d’être gratuite (sur carte d’invitation). C’était important pour nous de relever ce défi pour vraiment prouver que nous sommes une activité à but non lucratif. Nous le faisons par amour pour la poésie, la littérature, l’art en général, mais aussi par amour pour la patrie et les changements positifs que nous apportons. Une seule artiste du nom de Mariusca la slameuse, qui nous vient tout droit de Brazzaville au Congo, sera notre invitée cette année. Elle est aujourd’hui l’un des plus grands visages du slam sur le continent. Vous verrez sa prestation le 24 mai au CCFG. Je n’en dirai pas plus…

Le Festival Les Slameurs de l’ombre a grandi. Partagez avec nous une anecdote qui vous pousse à l’organiser chaque année.

Bad : Le festival a grandi, oui. Nous en sommes ravis et satisfaits, mes équipes et moi. Chaque année, il y a une anecdote (rire). Je me rappelle, lors de la première édition, Lamine Guirassy avait commencé à diffuser un spot « Bientôt » quelques jours après notre conversation sur mes ambitions de monter sur scène. Rien n’était prêt, absolument rien. Cela m’avait causé une boule au ventre mais en même temps, c’était une source de motivation. Lors de la seconde édition aussi, quand nous avons annoncé le stade, nombreux sont ceux qui ont dit qu’on avait pris la grosse tête et que jamais nous ne pourrions le faire. Mais une fois de plus, nous avons réuni près de 5000 personnes dans un stade autour du slam. Les doutes et les manquements qui adviennent sont souvent transformés en challenge et sources de motivation pour ma team et moi. Donc, on fonce !