Paris, la ville des lumières, a toujours été un aimant pour les esprits créatifs du monde entier. Dans un documentaire récent de France TV, explorant l’historique du Street Art parisien, Magda Danysz, Co-Commissaire de l’exposition « Capitale (S) – 60 ans d’art Urbain à Paris », partage sa perspective sur cette forme d’expression en constante évolution.
L’Art Urbain, parfois appelé Street Art, a connu diverses dénominations, suscitant des débats sur sa définition. Pour Magda Danysz, c’est avant tout de l’art, bien au-delà du simple graffiti ou de l’aspect urbain.
Remontant aux années 1980, des artistes tels que Bando et Ash ont importé le Graffiti new-yorkais en France. Cependant, cette pratique n’était pas aussi novatrice qu’on pourrait le penser, car dès les années 1950-1960, des artistes comme Zlotykamien, Villeglé, et Ernest Pignon-Ernest décoraient déjà les murs de Paris avec des pochoirs et des collages.
Le mouvement a connu des révolutions au fil des ans, marquées par des périodes de répression, notamment dans les années 1990. L’opinion publique était divisée sur la question : vandalisme ou art ?
Les artistes ont trouvé refuge dans les métros et les catacombes, créant de nouvelles formes d’expression en réponse à la répression. Au fil des années, les styles et les techniques ont évolué, respectant une règle principale : l’innovation constante sans copier le travail des autres.
Le terme « Street Art » a émergé en 2007, englobant une diversité de formes artistiques au-delà du graffiti. Paris est désormais une vitrine mondiale pour cet art, attirant des artistes locaux et internationaux tels que Banksy.
En 2009, les institutions françaises ont timidement commencé à reconnaître l’Art Urbain, organisant une exposition à la Fondation Cartier. Cependant, cette reconnaissance n’a pas encore conquis tous les domaines artistiques, certains refusant d’accepter cet art accessible au plus grand nombre.
Les relations parfois tendues avec les institutions et les forces de l’ordre font partie intégrante du mouvement, conférant à ces œuvres une connotation engagée et révolutionnaire. Certains artistes, comme le souligne Magda Danysz, sont engagés dans des causes sociales, tandis que d’autres cherchent simplement à offrir des moments de poésie.
Ainsi, l’histoire de l’Art Urbain à Paris, riche et variée, continue de se renouveler, défiant les idées préconçues et affirmant sa place dans le paysage artistique mondial.
Mohamed Cinq Sylla