En marge de la 13e édition du Marché des Arts et du spectacle africain d’Abidjan (MASA), une table ronde a été organisée dans la salle Christian Lattier du Palais de la Culture, avec pour thème : Quels mécanismes innovants et créatifs pour le financement des industries culturelles et créatives en Afrique de l’ouest”. Le rappeur et producteur sénégalais Didier Awadi était l’un des panélistes. Au sortir de cette table ronde, il (Didier Awadi) s’est prêté aux questions des journalistes.
1- Les alternatives de financement : Didier Awadi donne son avis.
On parlait aujourd’hui des autres financements, le moyen d’avoir de l’argent et quels sont les mécanismes parmi ces mécanismes il y a la copie privée, il y a le statut de l’artiste qui peuvent déjà donné une dignité nationale, avec la copie privée on peut avoir de l’argent pour notre économie. Voilà nous on collabore avec beaucoup d’amis qui sont en poste. On a collaboré avec le ministre guinéen pour la copie privée, le ministre gabonais pour le statut de l’artiste, c’est notre devoir, c’est notre rôle aujourd’hui c’est une génération qui est en place on a le devoir de se soutenir. et donc c’est en se soutenant en étant ensemble, en étant organisé qu’on va faire avancer beaucoup de questions.
2- Quel est l’état de financement de la culture africaine ?
La culture africaine est très mal financée. Parce que justement nos chefs d’État ne comprennent pas la culture, ils ne voient que l’aspect folklorique de la culture, ils ne voient pas l’aspect économique de la culture. Par exemple, le cinéma et les séries télé aujourd’hui c’est une vraie économie, ça rapporte beaucoup d’argent et on ne s’en approprie pas assez. Ce qui se passe c’est des boîtes étrangères qui commencent à contrôler toutes les boîtes africaines qui font les séries qui marchent sur nos télés. Donc il y a une vraie économie, c’est à nous d’être entrepreneur culturel et d’investir sinon les autres vont venir investir, vont venir nous subventionner. Celui qui te donne à manger, te dicte aussi ses volontés.
3- Que faut-il faire pour maîtriser le secteur de la culture ?
Il y a beaucoup de financements, il faut s’intéresser. Quel financement pour quel type de projet, avoir des projets bancables, des projets qui vraiment quand tu t’engages, tu as un retour sur investissement et tu peux vivre. Et ne pas demander de l’argent pour prendre un coup et partir, non faut faire des projets qui permettent que ton entreprise culturelle marche et qu’elle puisse durer.
4- Quelle est la place de l’unité dans la recherche du financement ?
Quand on est uni, parce que nous on a beaucoup de groupes de lobbying entre nous. Ou avec les copains ils vont te dire attention il y a tel financement là qui va tomber de telle institution. Il faut vite s’inscrire, où renseigner ça peut être intéressant et même localement il y a des financements. Mais il faut être dans les groupes où on réfléchit ensemble et on va ensemble pour rechercher le financement et c’est possible ils sont là, il faut le prendre, c’est à nous.
5- Dans votre speech vous avez évoqué que l’État ne doit pas gérer les droits d’auteurs. Que voulez-vous dire par là ?
Moi c’est ce que je pense, ça dépend pays par pays le gens décident. Nous on pense que l’État doit quitter la gestion de nos affaires. On a une société privée, on peut gérer nos affaires c’est possible. Ils ont un regard mais il ne doit pas gérer nos affaires, c’est notre approche. Mais il faut oser y aller.
Interview réalisée Mohamed Cinq Sylla depuis Abidjan