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Bademba Barry, auteur de l’album Salade de Slam, ouvre son cœur à Culturbaine.com

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Abdoulaye Bademba Barry communément appelé “BAD”, est un journaliste, slameur et écrivain guinéen qui continue de marquer son territoire. Après son livre Slameur de l’ombre qui a fait beaucoup d’écho ici et d’ailleurs,  il nous a fait grâce au mois de janvier dernier avec un album 100% Slam appelé Salade de Slam. Un projet de 12 titres bien sonnés qui a connu la participation de Dimedi Slam, Souley Thiân’guel, Fatme Slamazone et Tikei.

Depuis la France où il se trouve présentement, il a accordé une interview à notre média dans laquelle nous avons parlé de son album Salade de Slam.

Culturbaine : le nom de votre album laisse penser à un menu gastronomique mais musical connaissant le slam. Pourquoi ce titre ?

Bademba Barry : Salade de slam, c’est un album de slam qui dans une salade on retrouve tout. On retrouve de la tomate, de l’avocat plusieurs types de légumes et en général les salades c’est un aliment sain  facile à digérer  et surtout très bon pour l’organisme humain.  Donc, c’était une manière de dire que  je sers un album qui a plusieurs  condiments artistiques qui puissent nourrir l’esprit, l’organisme mais aussi, la curiosité des personnes qui m’écoutent, des amoureux du slam c’est tout. C’est un peu une façon artistique de dire que je sers de la nourriture saine à ceux qui veulent écouter ce que je crée.

Culturbaine : Le slam met l’artiste et sa plume sous le feu des projecteurs. Expliquez-nous le sens de votre surnom Slameur de l’ombre ?

Bademba Barry : Et ben moi je me suis appelé Slameur de l’ombre parce que j’ai essayé de rester fidèle à l’ombre qui m’a inspiré pendant longtemps parce que j’ai commencé le slam pendant  les années 2005-2006 donc 2004 même. Donc ça fait plus de 15 ans, bientôt 20 ans que je fais du slam mais ça ne fait que 2 ans que je suis sur scène. Donc j’ai été le slameur de l’ombre, je ne slamais que pour faire plaisir à des gens, faire plaisir à des femmes, ) des proches, à des membres de ma famille, à des amis et aujourd’hui, je suis sous le projecteur mais c’est grâce à l’ombre qui m’a longtemps abrité. Donc j’ai préféré garder ce nom de scène le Slameur de l’ombre.

Culturbaine : Comment expliquez-vous cet album à vos enfants  sachant que le slam à l’écrit, c’est de la poésie ?

Expliqué c’est compliqué parce que c’est un peu compliqué d’expliquer l’art puisque c’est vraiment une âme qui s’exprime à d’autres. Voilà donc toutes les âmes qui vont se connecter au slam, comprennent le message. Il y a forcément des âmes qui ne se connectent pas, c’est pour ça que vous voyez qu’on dit que  les goûts et les couleurs ne se discutent point. Donc quelqu’un d’autre peut trouver nul ce que je fais, quelqu’un d’autre peut bien apprécier tout se trouve la façon dont  nos âmes perçoivent ce que tu as créé. Donc pour expliquer le slam, c’est de la poésie et lorsque vous prenez de la poésie vous y rajoutez de la musique ça peut donner ce qu’on appelle le spoken Word, Spoken Word c’est la forme musicalisée du slam. Sinon en vrai le slam,  c’est de faire sa musique, c’est de la poésie pure et dure, de la poésie libre et urbaine qu’on doit déclamer devant un public et de façon à transmettre les émotions.

Culturbaine : De quoi parle cet album ?

Bademba Barry : C’est un album qui parle un peu de tout. Ça parle de l’amour  par exemple à travers le titre 100°C, c’est un peu dire que lorsque un homme et une femme s’aiment, le degré augmente entre eux, ils se retrouvent à 100°C sans pour autant se bruler. L’amour quelque soit son intensité, ça ne brûle pas, on passe de bon moment ensemble. Il y a aussi des moments de doute comme le slam peut être que j’ai écrit ou il y avait  des doutes.  Si je dis des  doutes c’est pas vraiment un problème extraordinaire, mais il y avait des moments où  ma femme jettait un regard sur moi, surtout le fait qu’une personne publique ont beaucoup de femme autour de moi puisque mon public, il y a beaucoup de femmes mais après elle a compris. Il y a aussi  des slams qui parlent par exemple  de la vie,  de ses soucis, par exemple  Le souci du détail en feat avec Tikei du groupe Gnamakalah. Vous avez aussi le titre  Le beau jour, je suis en feat avec Thiân’guel, c’est un slam qui parle un peu de tout cet espoir que nous avons sur la Guinée pour qu’elle soit un pays meilleur. Voilà donc vous avez des messages comme ça, d’amour, de paix, de doute, de remise en question et d’espoir.

Culturbaine : Qu’est-ce qui vous a intéressé chez  Thiân’guel jusqu’à l’invité sur votre album ?

Bademba Barry : Souleymane Thiân’guel c’est déjà mon professeur de communication à l’université, dans les années 2006-2007 à l’école de Journalisme. Et depuis, nous avons gardé de bons rapports. Et comme nous sommes tous artistes puisque vous n’êtes pas sans savoir que Souleymane Thiân’guel est un grand artiste de théâtre et je sais qu’il a une très belle plume . Et j’ai toujours aimé son timbre vocal. Et  j’ai dit une fois comme ça  je vais l’inviter sur un slam, il m’a dit qu’il était chaud et puis qu’à tout moment on pouvait le faire. Donc on a trouvé un rendez-vous au studio, c’est au studio qu’on a écrit nos différents textes et Il a d’ailleurs aiguisé le mien puisqu’il  avait retouché beaucoup de choses dans mon texte et puis ça donné ce beau slam qu’on a appelé le beau jour, qui est une sorte d’espoir pour la Guinée, on doit mettre notre différends de côté pour espérer avoir une Guinée meilleure que personne ne viendra le faire à notre place.

Culturbaine :  Qu’est-ce que cet album  vous a apporté en termes de visibilité, de projet et autres ?

Bademba Barry : Il faut rappeler qu’aujourd’hui, le slam ne paie pas encore. C’est un nouvel art que nous essayons de grandir. Aujourd’hui, nous, notre plus grande satisfaction, notre plus grand gain, il faut que les gens nous écoutent, qu’ils aiment ce qu’on fait. Je crois qu’il y a eu lors du spectacle slameur de l’ombre on avait interprété 10 ou 11 slams sur scène. Et il y avait 4 ou 3 slams du deuxième album et les autres slams c’était du premier album et c’était des slams qui avaient été très appréciés par le public. C’est vrai qu’aujourd’hui je n’ai pas encore mis cet album sur les différentes plateformes de téléchargement légales, mais il est disponible dans mon Whatsapp je les distribue de façon gratuite et tout. Et dans les jours qui suivent il sera disponible sur les différentes plateformes de téléchargement légales, du moment où ça fait plaisir à des gens on arrive à savoir qu’on s’exprime à travers notre art et ben nous sommes satisfaits.

Interview réalisée par Mohamed Cinq Sylla

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